Tentations, frustrations, négociation… un ami refuse de coucher avec moi !

Je n’ai pas l’habitude qu’on me dise non, frustration… Je suis plutôt jolie, je suis directe et sincère. J’ai de l’esprit, de l’humour et de l’audace (peu de modestie en revanche …). Des attraits qui plaisent. Je n’ai plus besoin de séduire, je laisse exprimer ma pétillance et quand les rencontres se font, elles sont souvent heureuses.

Il me dit ” non “

Mais lui hésite… Il me dit même non. Il dit qu’il veut rencontrer quelqu’un avec qui construire une relation sérieuse, explorer une connexion profonde…

Pourquoi pas. Ça ne sera pas moi, je ne suis pas disponible à cela. Mais…
En attendant, pourquoi refuser que je lui masse la verge ?

Il est adorable, généreux, beau garçon et intelligent. Et son refus m’intrigue, il m’excite.
C’est mon côté succube, il refuse un plaisir offert, alors que je sens que je lui plais. Alors, j’ai envie de le tenter.

Je lui fais mille propositions, avec humour et légèreté, parfois avec une insistance grotesque qui nous fait tous les deux pouffer.

Nous sommes amis. Nous nous racontons nos vies. J’avais oublié qu’on pouvait être amis sans coucher. Certes, ce n’est pas inintéressant. Mais moi, j’aime bien coucher…

Ce soir-là, nous nous retrouvons à une Jam musicale. Nous sommes une dizaine, dans un jardin, autour d’un feu. Il a apporté ses percussions et moi, je chante. Il frappe des peaux, du bois. Ça résonne, ça rythme, ça enveloppe, ça irise. Il produit des sons entêtants qui l’emportent, je lâche ma voix et émets des chants venus d’une autre dimension. Les autres instruments nous accompagnent et nous entrons presque en transe.

Il a la tête légèrement rejetée en arrière, les lèvres entrouvertes. Je devine le bout de sa langue caressant son palais. Ses mains frappent un rythme ensorcelant, de plus en plus vite. Il me plaît.

Entre deux morceaux, je me penche à son oreille et lui dit : j’ai envie de toi.
Il marque une pause, il s’écoute. Et me répond. “Je crois que c’est non, ça te fait quoi ?”
Il prend toujours soin, c’est un bon ami.

En face de lui, un autre musicien me dévore des yeux. Mais c’est mon percussionniste que je veux. Frustration… Je suis déçue. Je lui dis. Déçue et triste. Il m’invite à écouter ce que cela dit en moi. Une vieille blessure d’enfant se réveille, je ne suis pas choisie, je me sens comme mauvaise.

Plus tôt dans la journée, j’ai eu une déception. Je suis heureuse entourée de ce groupe et de musique. Mais je crois que j’avais envie de réconfort.

Oui, le sexe est parfois un réconfort pour moi. Avec quelqu’un que j’aime, cela me rassure, me réchauffe. Le plaisir me divertit de mes peines aussi.

Je ne fais pas que du sexe par réconfort.
Si quand je suis un peu triste, le sexe me console, quand je suis en colère, il m’apaise.
Et, quand je suis heureuse, il me permet de communiquer ma joie.

Je ne suis pas toujours heureuse. Je suis en paix avec ces mécanismes. J’en ai conscience et je les assume.
Je lui communique cela. Lui, il me témoigne, du fait qu’il pense que je serai trop masculine pour lui, trop pénétrante peut-être. J’entends.

J’ai besoin d’être câlinée

Mais lorsque je lui dis que là, j’ai seulement besoin d’être câlinée. Il entend autre chose, et il veut bien.
Nous trouvons une pièce calme. Il se déshabille rapidement, ôtant sa chemise et son pantalon. Je suis surprise. Je pensais qu’au final, nous allions nous câliner chastement. Je ne dis rien.

Je le laisse me prendre dans les bras, me serrer contre lui. Je me déshabille aussi.
Je me fais douce, presque passive. Un peu par calcul, pour être plus “féminine”, pour lui plaire. Mais aussi parce que j’aime ça. C’est réconfortant d’ailleurs, d’être portée, respirée.

Je le sens lutter. Je sens une énergie sexuelle immense en lui. Je crois que je commence à comprendre…

Il a mille chevaux en lui et leurs sabots sont bruyants. Les lâcher, c’est prendre le risque d’un vacarme.
J’adore ça.

Il s’interrompt dans son étreinte. Il pense à mon mari, à notre relation amicale. Va-t-elle changer ? Osera-t-il venir chez moi ? Rencontrer ma famille un jour ? 

Je ne vois pas le problème. C’est un bon ami. Il me fait du bien. Que cela soit avec la musique ou la sexualité. Quelle différence au fond ? Tout n’est que corps et sensorialité ?

Je n’ai pas les mêmes repères que lui en ce qui concerne le couple, l’intimité, la pudeur, peut-être aussi la sexualité et la connexion. Je me plais à me dire que c’est une expérience pour lui et moi. C’est intéressant. Je lui offre de goûter la liberté, la légèreté.

Observer ma frustration

Il m’offre de goûter quand on me dit “non”, d’observer comment je m’arrange avec la frustration et comme je négocie aussi.

Je me sens tentatrice, j’ai l’impression de le manipuler. Quelque part d’abuser… Cela ne me donne pas une bonne image de moi, mais ça m’intéresse d’explorer cela en moi. Non, malgré tous mes efforts et tous mes mots, je ne suis pas vraiment “safe”, personne ne l’est.

Toutefois, je sais que si nous nous donnons du plaisir, ça ne changera pas, en ce qui me concerne, notre relation. Je ne vais pas m’attacher à lui, lui réclamer des engagements ou des sentiments… Je crois que c’est cela qui l’inquiète. Je lui dis.

Son corps replonge à nouveau sur le mien. Il me saisit les cuisses, la nuque. Nous ne nous embrassons pas, j’en ai envie. Je n’en fais rien. Je sens son sexe durcir sous ses sous-vêtements. J’aime. J’aime sentir son souffle rapide, ses yeux fermés, son front plissé. Tout dans la condensation de son énergie, il se densifie. Il est magnifique dans sa puissance.

Je ne sais pas vraiment à quel endroit est sa retenue. Peut-être qu’il a peur de lui s’attacher ? Ou, probablement, a-t-il peur de sa propre fougue ? De son sauvage. Il est, peut-être, dangereux.

Que sais-je ? 

Je sens son trouble. Ses résistances. Je sens qu’il lutte et le dialogue n’est pas aisé. J’ai envie de le respecter. 

Nous négocions. Je pose moi-même la limite de ne pas se pénétrer. Il propose que je garde mes sous-vêtements, mais que lui puisse être nu.

J’aime sa peau douce, ses deux étranges grains de beauté sur le dos. Toute la tension dans ses muscles. La précision et la maîtrise dans ses gestes. Je me sens presque maladroite.

J’ai envie de me masturber devant lui. Je lui propose. En fait, j’aimerais qu’il me voie jouir. J’ai comme une intuition. Peut-être que s’il voyait ma capacité orgasmique, il comprendrait pourquoi je suis “comme ça”. Ce n’est pas vraiment qu’il me juge, moi, je dois me juger un peu. Mais j’ai envie de l’inviter dans mon monde. Qu’il en comprenne le sens. Qu’il sente cette énergie et peut-être l’y emporter.

Un bon ami

Finalement, les contraintes du monde extérieur nous interrompent, la conscience des autres peu loin, leur arrivée probable bientôt…

D’un commun accord, nous nous rhabillons…
Nous nous laissons.
Quelques heures après, je lui envoie une déclaration d’amour ardente, lui disant qu’après ce qu’il s’est passé, il me doit d’honorer notre relation d’amour…

C’est une blague évidemment. Notre amitié reste inchangée, je crois. Juste, je le connais mieux. Et ce que j’ai vu de son style sexuel, animal, dense, me plaît beaucoup. Ma curiosité est rassasiée sur ce point. Je sais où nous pourrions nous trouver.

Je pourrais l’imaginer aussi quand il me racontera ses expériences avec d’autres femmes. Le désir est toujours là. Mais il est tranquille. Ce n’est pas une nécessité. C’est une option, un peut-être ! Nous verrons bien !

C’est un bon ami ! Il a osé cette petite expérience avec moi. Nous avons communiqué avec sincérité sur le moment, et après aussi. C’est important. Je suis contente d’avoir éprouvé cela, le désir, la frustration, le rebond, la négociation, les limites. Je suis heureuse de le connaître ! Un bon ami. Même si on ne couche pas vraiment ensemble ! 

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