notre chair, hommes comme femmes,
possède en elle, toutes les sensations,
possibles et imaginables
et le désir est un pont
un pont qui a le pouvoir de croitre et encore de croitre,
de nous emmener par-delà tous les horizons
qui sommeillent en nous
et des horizons, en nous,
il y en a à l’infini,
on est un delta immense qui se jette dans la mer
et le vent du grand large balaie nos fibres
nos constructions sont éphémères, majestueuses,
des splendides palais n’attendent que nous,
dans l’instant,
un fuyant goût d’éternité, dans l’obscurité du sang
splendide animal, capable de coït cosmique,
laissons la turgescence, entre les mains du féminin,
qu’elle se charge de le faire fructifier,
de le faire éclore
qu’un sperme intérieur, arc en ciel,
coule, nous inonde,
de ses torrents incessants
je bande, entre deux lèvres humides,
de la tête aux pieds